100 ans avant JC, Palenque n'est qu'un hameau vivant de l'agriculture au pied d'une chaîne de collines couvertes de jungle... 7 siècles plus tard, c'est une immense cité qui contrôle une vaste région qui s'étend du Nord-Chiapas aux plaines du Tabasco (fleuve à la sauce rouge piquante?)
De ses 19 souverains, le plus célèbre est le roi-prêtre Pakal le Grand (il mesurait 1m70 pour une moyenne de 1m40 à l'époque) qui a porté la ville à son apogée en ordonnant la construction de ses principaux temples et a été vénéré comme un dieu solaire après sa mort...(il faut dire que sa vie a été exceptionnellement longue (603-683) ... bref ce fut le Louis XIV des Mayas !!!!)
Mais lorsque Palenque s'effrondre au début du 9e siècle, les mayas quittent la ville pour Uxmal puis Chichen Itza... la forêt reprend ses droits et les vrais recherches sur le site ne seront entreprises qu'au 19e siècle.
De nos jours, seuls 35 édifices ont été dégagés et restaurés sur une zone de 2,5km², à savoir 10% de l'étendue couverte par la cité pendant son âge d'or... en effet, de peur d'abîmer les vestiges, les archéologues attendent les progrès technologiques qui permettront d'explorer les ruines sans avoir à les dégager de la végétation qui les recouvre car, comme à Angkor, les racines des arbres ont envahi les murs... une tombe a d'ailleurs été trouvée récemment mais personne n'y est entré tant l'édifice est fragile !
Les boutiques pour touristes ne sont, par contre, pas fragiles du tout !
Aussi, avant d'arriver sur le site, nous commençons par quelques achats...
Ces arcs sont vendus par des indiens en robe blanche, descendants directs des Mayas de Palenque...
La luxuriante végétation locale est un régal.
Comme dans les autres sites, certains temples ne portent que des numéros alors qu'à d'autres ont été attribués des noms en rapport avec les bas-reliefs qui les ornent...
Ici le temple du Crâne (voilà en zoom le pourquoi du comment...)
...qui jouxte le temple de la Reine rouge (on y a trouvé la tombe d'une femme au corps enduit de cinabre, oxyde de fer de couleur rouge... la mère de Pakal ? Difficile de répondre car on ne peut pas faire de tests ADN : les tombes étaient empoisonnées au mercure... mais heureusement elles n'étaient pas étanches, aussi aucun explorateur n'est mort !)
Le temple des Inscriptions domine la Grand Place au sommet d'une pyramide de 21m qui a été construite autour de la tombe de Pakal. Ses 9 niveaux représentent l'inframonde tandis que le temple est orné de 600 glyphes contant les faits de gloire du roi-prêtre.
En effet, ici, pas de stèle comme sur les autres sites : les écritures sont gravées sur les murs.
Saul nous réunit sur les marches du "Palacio" et je m'empresse de sortir mon petit carnet pour prendre des notes afin de me faire pardonner les nombreuses fois où je lui ai posé des questions dont il avait déjà donné la réponse, ce qui me valait à chaque fois un air condescendant et exaspéré avant la traditionnelle rebuffade "j'ai déjà répondu à ça !" Je crois que j'ai loupé la punition de peu !
Le Palais est l'édifice le plus imposant et le plus complexe du site. Il est surmonté d'une étrange tour à 4 niveaux qui servait peut-être d'observatoire astronomique.
Des galeries entourent le palais, l'une d'elles présente les restes colorés d'un bel exemple de bas-relief de stuc : il faut se dire en effet que tous ces édifices étaient recouverts de peinture rouge vif et turquoise !
Un copain du groupe fait constamment suivre avec lui des livres sur les sites visités (pour vérifier que Saul ne nous dit pas de bêtises ? En tous cas, notre guide apprécie moyennement... y'a pas que moi qui frôle la sanction !) alors j'en profite pour prendre une photo d'une reconstitution du Palacio.
Le palais tout entier est orné de gravures :
Pakal est souvent à l'honneur, avec sa haute taille
mais aussi des glyphes
notre ami Tlaloc ou une simple déco ?
Des cours intérieures entourées de galeries...
Bref, tout à fait le style mauresque !
Retour sur la Grand Place, devant le mausolée de Pakal
Saul nous explique comment les représentations de Pakal ont pu laisser libre court aux interprétations les plus farfelues...
...certains pensent en effet qu'étant donné sa taille et sa longévité exceptionnelle, il s'agissait en fait d'un extra-terrestre venu en vaisseau spatial... (un Na'vi de Pandora?)
Où l'on peut voir la taille démesurée de Pakal par rapport à ses concitoyens : 1m70... un vrai géant ! (et je ne vous parle même pas des muscles...)
Bon, pas de visite d'un site archélogique sans grimpette...
Avec Norbert, on se répartit la tâche : je fais celle du temple du Soleil et lui celle du temple de la Croix (ou inversement...) et puis je craque et je le rejoins ! Deux grimpettes pour le prix d'une, j'allais pas rater ça !
Le panorama est joli du haut des 2...
... mais la pyramide de Norbert est quand même plus haute ! (d'où la répartition initiale...)
Surtout que le temps aujourd'hui est humide et très chaud... idéal pour les ascensions !
Vue sur le Palacio et la plaine du Tabasco.
Une fois tous les grands sportifs récupérés, nous quittons le site par le sentier qui traverse la forêt où un millier de ruines attendent d'être restaurées...
... pour une ballade de 20mn qui nous permet de voir Palenque telle que
l'ont découverte les explorateurs des siècles passés...
y'a encore du boulot !
Mais le décor est bien sympa...
Dans les bouquins, ils parlent de "charme romantique"...
Pour finir, un petit tour dans le très joli musée de Palenque où nous avons le droit in extremis d'aller voir à nouveau la reconstitution de la crypte funéraire de Pakal.
Fresque gravée sur le côté du sarcophage de pierre (à gauche Pakal, au milieu "l'héritier du trône", à droite un être "surnaturel"...)
Une superbe collection d'encensoirs dont certains mesurent jusqu'à 1m15 de haut pour 65kg.
Des figurines aux traits étrangement asiatiques...
et encore des stèles et bas-reliefs
Pakal jouant aux marionnettes et tenant Guignol dans sa main ?
La très belle écriture maya était réservée à la noblesse : les glyphes ne racontent que les faits et gestes des chefs et des souverains mais ne donnent aucune information sur la vie du peuple.
Et voici une méthode véritablement syllabique : chaque glyphe représente une syllabe, associés ils forment des mots... Certains représentent des nombres ou des dates.
Maquette du Palacio...
...et représentation très colorée du site nous permettent de mieux appréhender la réalité de l'époque.
A comparer avec ma panoramique !
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