A cause de nos déboires aéroportuaires à Lima, nous arrivons à Arequipa de nuit, trop tard pour pouvoir avoir un aperçu de la ville et de sa place d'Armes...
Notre hôtel est une ancienne demeure coloniale située en plein centre-ville, en face du couvent Santa Catalina.
D'ailleurs, il a les décos qui vont avec !
Le lendemain de bonne heure, j'ouvre les rideaux de la chambre sur cette vue...
Magnifique ! Les sommets enneigés des volcans qui entourent Arequipa étincellent déjà sous le soleil du matin !
Je m'empresse donc d'aller faire un tour dans les rues avoisinantes pour prendre quelques photos de ce superbe fond d'écran.
Tous les monuments sont sublimés par cet arrière-plan grandiose (Eglise San Francisco)
Puis je m'interroge sur l'éventualité d'une terrasse en haut de notre hôtel... je prends l'ascenseur, débouche sur un escalier extérieur, demande l'autorisation à une lavandière qui étend le linge...
Banco ! A gauche, la chaîne du volcan Chachani (6087m), à droite le volcan Misti (5821m)
Une vue panoramique à 360 °, ici sur le centre-ville..
et là sur les toits du couvent Santa Catalina
On y reviendra l'après-midi et ce sera beau aussi !
En attendant, nous partons en groupe pour la balade guidée.
...blanche comme la pierre volcanique qui a servi à la construction des maisons dès le 16e siècle (le sillar), blanche comme la peau des Basques espagnols qui ont fondé la ville coloniale...
J'ai des preuves, n'est-ce pas mes "primos" ?
Ou peut-être que " la lune s'est détachée de la terre en oubliant d'emporter la ville", comme disent les Arequipiens ... (palace Tristan del Pozo
Arequipa, la ville des Beatles... vous doutez ? Ben là aussi j'ai des preuves !!! Attention, ça va faire mal...
Après quelques minutes de promenade, je demande à Guillermo, notre guide local, combien de styles architecturaux on peut trouver dans la ville... réponse : 23 !
Cette diversité nourrie d'influences indigènes, espagnoles, arabo-andalouses, françaises, victoriennes, gréco-romaines..., soumise aux modes (néo-gothique, baroque, renaissance, néo-classique, art déco...) et aux nombreux séismes destructeurs (1582, 1604, 1868 [...], 1960, 2001, 2008...) donne une âme particulière à cette ville, fière d'être la deuxième cité du Pérou et sa capitale intellectuelle.
Souvent, les habitants se sont contentés de rajouter un deuxième étage aux anciennes maisons basses, en appliquant les techniques de constructions anti-sismiques (des rails de chemin de fer ont même été utilisés pour consolider !)
Cette maison présente un joli mélange de style... enfin, on se serait bien passés des jolis stores rayés ! (mais peut-être était-ce en l'honneur de notre fier catalan ?)
Et il n'y a pas que des maisons blanches...
Comme nous l'avons vu dans toutes les villes du Pérou, les fenêtres sont protégées par des barreaux en fer forgé : une façon d'allier esthétique et sécurité... mais pas évident à entretenir ! Surtout que la population péruvienne n'est pas vraiment caractérisée par une immense taille hors du commun...
Les taxis sont d'ailleurs à l'image de leurs chauffeurs !
Pas de campagne "adoptez un taxi" ici non plus, visiblement...
Taxis omniprésents, qui tournent en rond dans les rues de la ville en causant des embouteillages permanents... (au fond, à gauche, Catherine sûrement en train d'expliquer à Guillermo les secrets de l'architecture d'Arequipa... à moins qu'elle ne soit en train de lui montrer la taille de ses accessoires jetables dont je ne peux donner la dénomination au risque de voir censurer mon blog ? Le mystère reste entier... en tous cas, si vous cliquez sur la photo pour l'agrandir, vous pourrez voir que Dolorès, à ses côtés, en reste toute ébaubie !)
La sécurité donne lieu aussi à quelques gags... aucune chance de le piquer celui-là !
Et la police est partout, souvent féminine et souvent très jolie d'ailleurs,
ainsi que l'a noté Norbert qui malheureusement n'a commis aucune infraction...
Bon, je m'égare... Le centre ville a été classé par l'Unesco afin de préserver les casonas, ces grandes résidences coloniales aux multiples patios...
...et aux frontons blancs décorés de motifs floraux et religieux.
Nous en visitons quelques unes : par exemple, dans ce restaurant, des restes de peintures murales intérieures.
La casa Irriberry où se trouve aujourd'hui le complexe culturel universitaire San Augustin été surnommée "la maison qui parle " parce que l'histoire de la famille qui l'a occupée est racontée sur les tympans au-dessus des portes
Des heures de lecture pour les longues soirées d'hiver...
Cette belle demeure comportait pas moins de 3 patios,
chacun orné d'un palmier (et d'un Norbert en l'occurrence aujourd'hui)
Plus on se rapproche de la place d'Armes et plus les maisons sont grandes et bien rénovées...
(en fait ce sont les propriétaires des hôtels particuliers qui construisaient les trottoirs devant chez eux... et plus ils étaient riches, plus le trottoir se devait être beau !)
J'adore tout particulièrement les portes en fer forgé
Avec le dessin des blazons des familles (ici les initiales entrelacées)
mais celles en bois ne sont pas mal non plus !
Celle-ci a été travaillée de façon à ressembler à du cuir...
Cette maison de 3000 m² (patios compris, je vous rassure !) est la plus grande de la ville. De style art nouveau, elle a été bâtie par un allemand : j'ai surtout retenu de l'histoire familiale que la fille avait épousé l'oncle, ce qui arrivait souvent dans ces riches familles bourgeoises, afin que l'héritage ne soit pas divisé...
Elle arbore 2 symboles importants : la coquille St Jacques (pour le christianisme)
et le lion qui est présent sur le blazon de la ville
La place d'Armes, ses arcades, sa cathédrale,
et son parc central vus de la terrasse d'un resto.
Le palmier n'est pas un arbre endémique au Pérou, il a été importé.
J'ai bien aimé la déco de ce resto qui visait à reproduire la varité des styles arequipiens...
D'ailleurs, ce motif ne vous rappelle rien ? (photo)
Les rues piétonnes autour de la cathédrale
Comme tout bon français qui se respecte, nous sommes très intéressés lorsque Guillermo nous explique les anciens procédés de fabrication et de conservation du vin...
...d'autant plus que c'est l'heure du repas ! (sympa, notre resto...)
Le centre-ville est beau aussi la nuit...
Eglise de la Compagnie de Jésus (voir article : Eglises et monastères d'Arequipa)
Et comme nous le verrons le lendemain sur la route, Arequipa possède aussi en banlieue quelques Ohlalas (bon, là, pour comprendre, mieux vaut avoir lu les articles de mon autre blog...)
et un "vidonbille" (dixit Guillermo), qui s'est développé de façon anarchique sans permis de construire,
mais très bien organisé sur le plan social et communautaire (80% de la population de la ville vit là !), d'où une vraie force politique... Guillermo ne nous a parlé de "mafia" mais bon...
Cette marchande ambulante vend dans ses bouteilles de la Chicha (bière à base de maïs fermenté), de l'Inca Cola (si, si !) et de l'essence importée illégalement de Bolivie (mieux vaut ne pas se tromper...)