Avis aux lecteurs érudits : cet article manque légèrement de sérieux...
Le Musée Larco de Lima n'a pas l'ampleur et la richesse du passionnant Musée archéologique de Mexico, mais nous y avons passé un moment très instructif, notre guide Carlos ayant su cibler les salles qui nous offriraient le plus d'informations sur la suite de notre circuit (toutefois, jugeant sans doute que cela n'offrait aucun intérêt pour la compréhension de l'histoire du Pérou, il zappera la salle des poteries érotiques qui est pourtant une des particularités de ce musée...)
On va dire qu'on avait peu de temps et que notre éducation historique n'était pas gagnée d'avance... pour preuve cette frise qui révèle la complexité des civilisations antérieures à la Conquista !
Je ne peux pas dire non plus que j'ai vraiment tout compris... mais j'ai des excuses, voyez plutôt :
les céramiques Moche étaient les plus jolies, les peuples de la culture cupisnique n'avaient rien à voir avec les nappes-à-carreaux et les paniers-repas, les Virùs n'était pas des bugs, les Lambayeque n'étaient pas les inventeurs de la lambada, les Chimú (prononcer Chimou) n'avaient pas spécialement de problèmes digestifs, les Paracas n'étaient pas les pendants masculins d'instruments de musique qu'on secoue... donc, plein d'a-priori remis en question !
Et puis, à voir la tronche de mes compatriotes, je n'étais pas la seule à être larguée !
Par contre, j'ai retenu une information essentielle, doctement énoncée par Carlos (mais pas tout à fait en ces termes, bien sûr...) : l'art est l'apanage des civilisations de fainéants ! Oui, bon, en gros, pas le temps de peaufiner la déco des objets utilitaires quand on passe le plus clair de ses journées à se chercher à manger...
Voici donc quelques spécimens des objets trouvés dans les nécropoles et les sites que les conquistadors espagnols ont oublié de détruire, de piller et de brûler... (aucun jugement de ma part, je ne suis pas sûre que j'aurais moi-même forcément résisté longtemps à la vue d'un très utile diadème en or...)
Nous commençons par les momies pré-colombiennes, qui était placées dans les tombes en position assise et fœtale, la plus célèbre d'entre elles étant celle de Raspar Capac...
...bien connue des Tintinophiles ! Bon, je vous rassure, celle-ci est une reconstitution fallacieuse même pas vue dans le musée, monsieur Capac ayant totalement disparu de la circulation après son rôle dans les albums de Tintin non sans avoir au préalable traumatisé des générations entières d'enfants (dont moi !)...
La stèle en granite dite "Raimondi" (du nom de son découvreur), qui représente un dieu chavín (non, pas chauvin... pff ! Faut suivre, un peu !) avec des canines très félines et des cheveux serpents... Bon, là, je sens que le moment est venu de vous parler de la symbolique des animaux dans ces civilisations anciennes : le condor pour l'au-delà (celui-là même qui passa...), le puma pour la terre et le serpent pour les profondeurs... ils auraient pu choisir le moineau, la souris et la fourmi, mais non...
Un obélique Chavín où l'on peut voir la croix andine
Tous les accessoires de beauté pour ces dames, comme la pince à épiler...
Je suis sérieuse, pour une fois !
Je crains en effet que les bijoux en or, comme ces boucles d'oreilles, aient plutôt été portés par les hommes...
Pas très féminin, en effet, tout ça !
En fait, la salle réservée aux objets en or est toute petite... ils n'en ont pas laissé beaucoup derrière eux, les Espagnols ! Ah, si Esteban, Tao et Zia voyaient ça...
Par contre, pas mal de très beaux textiles retrouvés dans les ballots funéraires qui contenaient les momies (châles, turbans, larges ceintures, pantalons...)
Il est écrit sur une pancarte que les hommes ornaient leurs cheveux de turbans ou de ñañacas : je ne sais pas ce que ça veut dire mais je trouve le mot particulièrement mélodieux !
Oui, ben, j'ai encore des preuves de ma bonne foi, même floues !
Les momies ont été également retrouvées avec des perruques et le visage peint, comme les Paracas l'étaient de leur vivant (très hispaniques, je trouve, les représentations de ces indiens...)
Nous avons également, comme au Mexique, quelques agréables spécimens de crâne volontairement déformés... par souci d'esthétique...
(Ah ben, les canons esthétiques n'étaient pas les mêmes pour les femmes...)
En fait, ce qui a traversé les siècles en plus grand nombre, parce que sans valeur marchande du temps des Conquistadors, ce sont les poteries... et là, on a vraiment vu des choses très belles.
Alors ici, comme précisé en début d'article, les poteries d'une civilisation laborieuse...
et là, celles d'un peuple de fainéants !
Là, j'hésite un peu... un tigroin ou un pingre ?
En fait, j'ai adoré ces décorations à la fois géométriques et anthropomorphiques
ah ben si, finalement, on a vu de l'érotique...
On appelle ces céramiques "huacos retratos" (vases-portraits)
Voici les graphismes que j'adore... désolée pour la qualité de la photo, difficile avec les reflets des vitres !
Selon les archéologues, les dessins géométriques étaient aussi de l'écriture
On finit avec les céramiques représentant les figures du quotidien : animaux,
sans oublier bien sûr les camélidés !
A Lima, dans le quartier de Miraflores, se trouve aussi un site archéologique que nous ne visiterons pas (c'est dimanche, il est fermé...): Huaca Pucllana, imposante pyramide datant de 800 à 1000 ans après JC. Deux momies de femmes sacrifiées y ont été retrouvées intactes.
Nous nous contentons de prendre des photos de l'extérieur mais elle a l'air grandiose : sa particularité vient du fait que ses briques en adobe ont été empilées verticalement pour résister mieux aux tremblements de terre !
Bon, voilà, désormais nous sommes savants et prêts à partir sur les routes pour aller voir les sites des autres régions du Pérou !