Oaxaca (prononcer "Wouarraca") est la capitale d'un état qui couvre une bonne partie de la chaîne de la Sierra Madre del Sur. Parmi les 3 millions d'habitants qui habitent ces vallées, la moitié sont indiens avec de nombreux groupes ethniques et c'est vrai qu'on est loin de la physionomie latino stéréotypée telle que l'on peut la voir dans les téléfilms américains.
Jeune indien zapothèque ayant subi les affres de l'automutilation en sacrifice aux dieux solaires...
La région a donné naissance à de nombreux personnages célèbres, peintres, écrivains ou hommes politiques, comme Porfirio Diaz (que Saul appelle "le dictateur") ou Bénito Suarez, fils de paysans zapothèques et premier président indien du Mexique.
La "ville de Jade" doit son surnom à la couleur verte des pierres de construction qui proviennent d'une carrière locale. C'est une petite ville animée de 250 000 habitants au caractère colonial prononcé et au marché couvert très coloré. Nous devions y découvrir ce soir (en supplément) la diversité des danses et des costumes traditionnels des 7 régions de la province mais les changements de programme nous obligent à nous lever très tôt demain pour prendre l'avion (en fait, la baisse du tourisme due au virus H1N1 a obligé les compagnies aériennes mexicaines à annuler des lignes -dont la ligne Oaxaca /Tuxta Guttierez- ce qui nous oblige à repasser par Mexico pour nous rendre dans le Chiapas) : Saul a donc jugé qu'il nous était impossible de nous coucher tard ce soir ! (nous prendrait-il pour des vieux croûtons ?)
Nous empruntons la rue piétonne pavée Macedonio Alcala pour aller visiter l'église Santo Domingo, joyau chirrugueresque (comprendre " à la décoration simple, dépouillée, terne et sans fioritures...") dont la construction a été entamée en 1626 par des frères dominicains.
Le premier aperçu de ses tours est magnifié par la floraison rouge des flamboyants qui ornent la place.
Bien sûr, je ne peux pas m'empêcher de m'attarder un peu sur la beauté de cette floraison...
Un vaste parvis permet de prendre du recul pour cadrer le bâtiment en entier... sympa d'avoir pensé aux photographes !
Comme promis l'intérieur est sobre et épuré... difficile d'imaginer que le bâtiment a été converti en étable en 1859 après la séparation de l'Eglise et de l'Etat !
Bon, il faut s'y faire, ici ils aiment les dorures...
Beaucoup...
Vraiment beaucoup !
Vraiment, vraiment beaucoup ! (Chapelle de la Virgen del Rosario)
En continuant seuls notre promenade, nous nous extasions devant
quelques façades...
...et nous arrivons bientôt sur le Zocalo dominé par la cathédrale et orné d'un très joli kiosque à musique garni de... musiciens ! (ça tombe bien)
Avec des spectateurs très attentifs et qui ne risquent ni l'insolation, ni le coup de fatigue...
Nous craquons pour l'achat de peintures sur écorces ce qui nous permet de prendre des portraits des adorables petites vendeuses (pas difficile d'avoir le consentement des indiens pour les prendre en photo... j'ai demandé à leur maman qui s'est pliée à la décision des petites... ouf, elles ont bien voulu !)
D'autres scènes de la vie mexicaine comme nous en verrons sur la plupart des zocalos...
Là, ils m'ont demandé de payer pour avoir pris la photo...
Nous rejoignons le marché couvert dont l'encombrement, l'amoncellement et l'étroitesse des passages nous rappelle le marché chinois de Saïgon...
Là, c'est l'entrée, alors on a presque autant de place que dans la galerie marchande de Carrefour...
Mais ensuite, il faut avoir un champ de vision très large et une coordination visio-motrice très développée... sinon c'est la surcharge optique assurée !
Ce qui est par contre tout à fait typique, ce sont les chapeaux...
ceux de Diego de La Vega !
Et surtout les spécialités gourmandes de la région :
Les insectes grillés !
Nous avons rejoint des copains du groupe, et tout le monde se plait à goûter les sauterelles pimentées avec un plaisir... pas si évident !
En fait, ça croustille mais ça n'a d'autre goût que celui du piment très fort... nous finirons donc par un peu de dégustation de Mezcal à tous les parfums pour nous aider à digérer tout ça !
En revenant vers le car, nous devons être un peu pompettes parce que nous voyons tout en rose... à moins que ce soit le coucher du soleil ?
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