L'Eglise San Francisco
L'église San Francisco est en fait un complexe comprenant un couvent et un petit temple mais nous ne le visiterons pas.
Le long de l'édifice, un petit passage menait auparavant à la prison des femmes et maintenant à une galerie commerciale (pas de changement, donc...)
La cathédrale
La cathédrale d'Arequipa a été édifiée au 17e siècle en sillar (la pierre de taille volcanique du coin)
Trois fois détruite et reconstruite, fortement abîmée lors du séisme de 2001...
...vraiment, les monuments péruviens ont du mérite !
Bizarrement, on entre dans cette cathédrale par la nef latérale.
Nous commençons la visite de l'intérieur, mais on nous fait assez rapidement évacuer les lieux... un office religieux va commencer ! Quand nous essayerons d'y revenir le soir lors de notre balade libre, on ne pourra pas y entrer : un office religieux en cours... Normal, à force de reconstruire régulièrement les locaux, ils veulent les rentabiliser !
J'aurai quand même le temps de faire quelques photos étant donné qu'avec Norbert, on s'est réparti les rôles : il écoute les conférences des guides et moi, pendant qu'il oublie de prendre des notes étant donné que c'est moi qui ai le carnet, je prends des photos... Bon, je ne sais pas si on est si bien organisés que ça, finalement !
Ici, les piliers sont en marbre de Carrare, les orgues sont belges...
Les chapelles dédiées à la vierge
Celle-ci a des larmes qui coulent sur ses joues
L'Eglise de la Compagnie de Jésus
L'église de la Compañia a été édifiée par les Jésuites au 17e siècle
Sa façade baroque est très belle avec son iconographie métisse qui mêle anges (coiffés parfois de plumes...) et figures de la mythologie inca (serpents, pumas), sans oublier les fleurs tropicales et les couronnes de laurier !
Des retables de style churrigueresque (cad, comme vous avez maintenant l'habitude de me l'entendre décrire : style baroque espagnol à la décoration sobre, discrète et épurée...)
Une cène à la table ronde (goûtons voir si le vin est bon... enfin, le cochon d'Inde dans ce cas !)
Des restes de décoration en haut des piliers...
Son cloître a été transformé lui aussi en galerie marchande, avec des très belles boutiques d'artisanat
Il a été construit plus tard, au 18e siècle.
Le couvent de Santa Catalina
Mais l'édifice religieux le plus important d'Arequipa (et de tout le Pérou !) est le couvent Santa Catalina. Une merveille !
Situé en plein centre ville, c'est le plus grand couvent du monde, construit sur plus de 2 hectares. Avec ses rues, ses cloîtres, ses cellules dans des maisonnettes avec jardins, il s'apparente plus à une petite ville coloniale qu'à un monastère...
Dès sa construction en 1580, ce couvent a eu pour vocation d'accueillir uniquement les jeunes filles cadettes de familles riches espagnoles, enfermées là pour la plupart jusqu'à la fin de leur existence afin d'assurer la vie éternelle à leurs géniteurs ainsi qu'à une bonne partie de leur famille... tout dépendait de l'argent déboursé et de l'exemplarité de leur vie monacale !
Oui, ben pour notre groupe, ça va être très très dur...
Je rappelle qu'à l'époque, il n'y avait ni téléphone portable, ni télé, ni ordinateur, ni Justin Bieber... ça devait s'ennuyer ferme, toute cette jeunesse !
Bien que récluses, les nonnes ne vivaient pas dans le dénuement : selon leur dot (souvent considérable), elles pouvaient même habiter des appartements richement décorés à l'époque...
et elles bénéficiaient de la présence de servantes et d'esclaves noires, logées dans des cellules à part...
Les logements étaient ainsi achetés par les familles et se transmettaient de génération en génération, ce qui permettait à de nouvelles jeunes filles d'avoir le bonheur d'être recluses à leur tour...
Les novices étaient enfermées là à partir de 13/14 ans : elles ne voyaient plus leurs proches qu'une fois par mois, derrière les treillages de bois du parloir général, voilées entièrement, et surveillées par une autre religieuse...
Heureusement que leurs servantes pouvaient aller et venir librement hors du couvent pour leur permettre de communiquer avec l'extérieur... (oui, ben moi, finalement, je ne parierais pas sur la pureté de toutes ces demoiselles...)
Elles se retrouvaient dans des salons tout confort pour broder, coudre, lire, écrire des sms... euh des prières !
Comme on le voit sur ce plan, 3 couleurs dominent ici : le blanc, le bleu et le rouge.
Le Cloître des Novices est blanc, symbole de la pureté (mouais...)
Il est orné de toiles de l'école de Cusco du 18e siècle représentant les 55 litanies de la Vierge
(louanges et suppliques chantées en latin et en espagnol)
Le Cloître des Orangers est bleu indigo, couleur du prestige et de la Vierge (re-mouais)
Les 3 croix vertes figurent le mont Golgotha
Ici les fresques représentent les exercices spirituels à faire pour purifier l'âme (rien à voir avec la gym du matin, donc)
En haut des piliers, des décorations florales
et fruitières !
Quant au rouge brique, il domine dans les rues aux noms de villes andalouses (Burgos, Seville, Grenade, Tolède et Cordoue)
Cela donne des super oppositions de tons chauds et froids !
Rouge sur bleu...
Sans parler des couleurs de la végétation...
La cantuta (ou fleur de l'Inca) est la fleur symbole du Pérou
La chapelle des novices recèle une cène où la statue du Christ a de vrais cheveux, Judas un visage rouge (symbole de la honte) et Pierre une peau blanche (parce qu'il était colérique, dixit la guide !)
La vierge Marie est bien sûr à l'honneur
Ici aussi, les statues sont habillées avec de vrais vêtements
Au gré de nos balades dans les rues
et de nos visites des cellules et appartements
dont certains portent encore le nom de leur illustre occupante...
...comme ici la béate Ana de Los Angeles Monteagudo, mère supérieure du couvent où elle est entrée à l'âge de... 3 ans ! (je sais, pour une béate, elle n'a pas l'air spécialement rigolarde mais elle a une excuse : entre autres miracles, elle a pris la peine de guérir son portraitiste gravement malade pendant la réalisation du tableau...)
...nous arrivons au lavoir, constitué d'énormes demi-jarrres en terre cuite desservies par un canal central
qui jouxte un ancien potager transformé en jardin d'agrément pour touristes...
Ici, la fontaine de la place Zocodober où les religieuses se retrouvaient les jours de marché pour troquer leurs produits
Le couvent a accueilli jusqu'à 500 nonnes qui vivaient ici dans l'opulence et la frivolité jusqu'à ce que l'Eglise romaine ne mette le haut-là au milieu du 19e siècle en rappelant ces demoiselle à l'ordre : il a fallu virer dare dare tous les signes extérieurs de richesse dont les servantes et les esclaves...
Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une vingtaine de soeurs qui vivent dans un partie du couvent non ouverte au tourisme : elles n'ont plus d'esclaves mais il parait qu'elles ont la télé ! Ouf !
Sur cette photo, le volcan Chachani et un très bel araucaria...
On finit par le cloître Majeur, qui se distingue par ses tons orangés
Oui, ben moi, je doute que ce genre de déco incite vraiment au jeûne...
Dans la pinacothèque (ancien dortoir communautaire mais peu utilisé comme tel...) sont exposées des peintures de l'école de Cusco
comme cette Vierge à l'enfant du 18e siècle
et un très bel ostensoir en or, argent et pierres précieuses.
Une visite pleine de surprises !
Nous montons au Mirador de Carmen Alto, belvédère qui offre un très joli panorama sur la vallée de la rivière Chili.
En chemin, nous longeons les terrasses fertiles.
Les péruviens perpétuent en effet la tradition inca des cultures en terrasses
Là-haut nous attendent cette statue d'un inca musicien... et les moustiques ! La crème protectrice est de rigueur, je les entendrai voler autour de moi tout le temps que je passerai à prendre des photos... quant à Norbert, bien sûr, il se fera dévorer pendant les quelques minutes qui précèderont la pulvérisation de la protection sur ses mains !
Bon, photo de touristes, bien évidemment...
Puis nous nous régalons devant ce panorama dégagé qui nous offre une vue magnifique des volcans...
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Selon la légende, Picchu-Picchu était un paysan andin amoureux de la princesse Chachani, pétrifié par ordre divin sur son volcan tandis que sa belle était condamnée pour toujours à rester froide et glaciale.. et comme la confiance règne, les dieux ont fait surgir le Misti entre eux pour les surveiller !
Les Andins surnomment donc le volcan éteint Chachani "la dame blanche", le Picchu-Picchu "l'endormi" et le Misti (toujours actif, lui...) "le chevalier".
Notre groupe est fasciné par ce beau panorama... en fait, les hommes commencent à prendre conscience que leurs femmes vont écumer toutes les boutiques d'artisanat du Pérou pendant 10 jours, d'où un bref moment d'abattement pour certains en ce deuxième jour de visite...